Retour de Barcelone un jour de départ en vacance. La pause dîner est déjà prévue à Fontjoncouse, mais il faut bien gérer le timing en ce jour de surcharge routière... Arrivée avant l'ouverture de la salle, apéro en terrasse. Je dois dire qu'avec la chaleur, le petit vent des corbières n'était pas désagréable à venir chatouiller nos lèvres à chaque gorgée de blanc frais. Cela nous a donné le temps de checker le menu et de nous décider sur le menu classique à 125€ avec l'oeuf pourri de truffe et le rouget, grands classiques de Gilles Goujon.
L'Auberge du Vieux Puits est 3 étoiles michelin depuis l'année dernière, une consécration pour le chef et une grosse aide quand on est paumé dans les rudes corbières. Loin de moi l'idée de critiquer gratuitement un 3 "mac", de l'encenser ou pas, je vais juste vous faire part de mon dîner et de mon ressenti global.
Accueil comme je les aime, décontracté, très sympa, on nous met à l'aise et c'est un point de départ obligatoire à un bon dîner. Les mises en bouches avec l'apéro sont remarquables, elles
laissent toutes ce petit goût de revenez-y, surtout la boule éclatante au jus de truffe...aie aie aie. Petit verre à l'araignée de mer en pré-entrée, c'est frais, simple, agrumé,
parfait.L'oeuf pourri de truffe en entrée: s'il ne
fallait ne retenir qu'un plat, ce serait celui-ci. On vous amène votre oeuf tout seul, abandonné sur son assiette le pauvre. Puis on vous l'entaille et un liquide noir et odorant se répand dans
votre assiette, on verse alors autour un sabayon truffé et on râpe quelques lamelles de truffes dessus. Résultat: on mange de la truffe par tous les pores et ça c'est agréable, car même si ce
vénérable champi sent très fort, il est très souvent bien moins réactif à la dégustation, tout dans la subtilité, d'où le peu d'accords parfaits possibles.
Filet de rouget barbet, pomme bonne bouche fourrée d'une brandade à la cèbe en "bullinada", écume de rouille au safran. Un autre plat emblématique de notre cher MOF, je l'avais déjà mangé 2 fois
et en avait gardé un souvenir ému, il fut ce soir là un peu trop relevé, le bouillon emportait un peu tout sur son passage, dommage même si cela restait très bon. Suprême de pigeon "king argenté"
aux cerises en croûte de pistache, la cuisse poêlé au navet, et polenta crémeuse. Tout est parfaitement juste, les cuissons, les déclinaisons, sauce et polenta. Chariot de fromage de champion du
monde...servi par un jeune passionné qui donne envie de croquer dans la première meule venue.Soupe de cerises "folfer" au vin d'épices rafraîchi à la glace amareto, mini sablé Montecao "coupo santo". Frais, remarquablement maitrisé jusqu'au moindre
détail, c'est bon.
Voilà, comme vous l'aurez compris, tout était très bon, exécuté à la perfection (bémol sur le rouget) mais restant dans un traditionalisme et une simplicité sûrement assumée par le chef. On ne s'émeut guère à part sur l'oeuf, car même si tout est très bien fait, il manque un brin de fantaisie et de peps! J'ai passé une très bonne soirée, je l'ai payée aussi mais il manquait ce petit truc qui fait que l'on passe un dîner magique, étonnant. A part cela, le personnel est d'une gentillesse à toute épreuve, l'ambiance est décontractée, la typicité du service et de la cuisine veut qu'à chaque plat on vous serve la sauce ou autres accompagnements en "live", on aime ou pas mais c'est comme ça. Niveau tarifs, ce n'est pas donné, forcément, cependant, on reste bien loin d'autres 3 étoilés, comptez minimum 150€/tête le soir en tenant compte du vin qui reste abordable. Le coin est superbe, vous êtes à 2 pas de tous les bons corbières...voilà une bonne perspective de week-end non?
L'Auberge du Vieux Puits. 11360 Fontjoncouse. 04 68 44 07 37