Généralement, on se plaît à critiquer les candidats des émissions de culino-réalité. Il suffit de voir ce que Naoëlle prend dans la tête depuis sa victoire sur M6 pour voir que c'est jeu aisé que
de se défouler derrière son clavier…
Joris, c'était le grand blond doué et très organisé, d'où son surnom: Cuisinator. Encore second chez les Pourcel à Montpellier lors du début du tournage de Top Chef, il était déjà entendu qu'il
passerait dés novembre Chef Executif du Bridges et des cuisines en général du Sofitel Legend The Grand d'Amsterdam. Beau poste n'est-il pas? En tout cas, cela nous porte bien loin du principe
consistant à croire qu'une émission peut créer un chef de toute pièce.Quant à moi, mon dernier souvenir de top chef français fut le sandwich au gouda gracieusement offert par KLM. Et oui, Amsterdam me voilà! oh belle capitale des moulins, du gouda
et de bien d'autres choses...
Premier réveil et déjà fatigué de la marche de la veille. Les queues interminables ayant eu raison assez vite de ma passion sans faille pour l'art Flamand, revenir à mon intérêt premier me
semblait plus juste et je dois avouer qu'à 11h30, j'étais comme par hasard en train de siroter un petit kawa en bord d'eau à 100m du Bridges…Incorrigible.
Sacré navire que Joris doit gouverner là; En plein centre d'Amsterdam, The Grand en impose et dés la porte du Bridges franchie, on sait que l'on n'est pas dans un bar à croquettes.
Accueil charmant, salle agréable, claire et colorée. Jamiroquaï fume son clope dans la cour, je laisse mon pardessus à la demoiselle et m'étire.Un bon verre de Chardonnay d'Argentine vient rafraîchir mon
gosier de touriste marcheur. Enfin bien installé, les pieds reposés, le bonheur de feuilleter la carte annonçant les mets à venir est total.
Les mises en bouches sont là, du bon pain, de l'huile d'olive, une lampée de Chardonnay et la serviette est sur la cuisse, prêt!
Ça commence au taquet par le genre de plat sans fautes qui te fait craindre la suite: "ça pourra jamais être aussi bien…". Langoustines sublimes! snackée et translucide à l'intérieur pour l'une,
crue pour l'autre, tout est en osmose, le quinoa sauvage rôti au balsamique apporte le croustillant, l'oyster leave (feuille au goût d'huître) le côté marin, iodé.
Vraiment un magnifique plat où le cuit rencontre le cru, les oeufs de truite claquent, la crème de curry vert fait la liaison, le radis croque et je craque!Que dire de la truffe, jaune d'oeuf dans du pain brun
hollandais, mousse de topinambour et sprats fumés recouverts d'un dôme de champignons de Paris mandolinés? Que c'est une tuerie encore une fois, les saveurs explosent en bouche, l'osmose se fait,
remarquable.
Certaines alliance peuvent de prime abord faire peur, mais pourtant la purée d'abricot et carottes alliée à la royale de foie gras, une petite sauce au vin jaune là-dessus, quelques légumes
primeurs, des morilles et un magnifique homard de Noordzee cuit avec de l'huile de crustacés à la plancha fut redoutable. J'ai piqué une fourchette à ma femme et bam! j'en ai pris plein la
bouche, le sucré est léger, le salé juste dosé et encore une fois c'est remarquable, un plat superbe.
On en est là, mon plat arrive mais je suis déjà en train de me demander si ce n'est pas le menu le plus abouti dégusté ces derniers mois. Les saveurs sont très intéressantes mais au delà d'un
questionnement , c'est tout simplement bon et gourmand en plus d'être fin et joli, une addition parfaite.Belle cuisson de mon bar frit sur la peau, petite gourmandise de pommes de terre et leurs chapeaux de Remkerkaas (fromage hollandais), crispy moutarde au
miel et thym, sauce aux huîtres de Waddenzee et orties, encore une fois tout roule comme sur la 66, sans obstacle, pas besoin de tourner la tête, tout est là c'est tout droit!
Les desserts suivent le chemin déjà tracé par notre Top Chef, le millefeuille avec pommes et aneth taquine d'abord le palais puis le fait fondre, comme la couronne passion et sorbet coco, au
Top!Et oui, bravo Joris, ma dernière claque culinaire je
me la serais prise à Amsterdam, je n'aurais pas parié dessus et pourtant…
D'abord pas prévu, j'ai craqué, trouvant ça con d'être à Amsterdam et de ne pas passer par le Bridges, j'ai tenté le coup à midi et bingo!
Concernant les tarifs, ce n'est pas compliqué, tout est à 19€ sur la carte, le compte est vite fait et croyez-moi ça vaut le coup (menu dégust à 89€).
Si vous n'avez qu'un gastro à faire à Amsterdam, il est là, vous ne prendrez pas la douille d'un &Samhoud place, ce sera moins gastro mondialisé qu'un Bord'Eau, bref ce sera parfait et avec
un peu de chance vous pourrez féliciter le chef, il est très sympa!
Kompliment & Tot binnenkort Joris!!!
Et vous, chers lecteurs, à bientôt pour d'autres adresses gourmandes Néerlandaises!
Bridges Restaurant . Oudezijds Voorburgwal 197 . 1012 EX Amsterdam. +31 20 555 3560