Comme tout le monde ou presque, je connais des donneurs de leçons, en suis-je un moi-même? je ne pense pas, mais libre à ceux qui me connaissent de penser le contraire.
Ceux-là, ils sont balaises en tout. Ils parlent d'un vin? P..... j'y comprends rien, j'en bois surement plus qu'eux mais là, je suis paumé, impossible de retrouver cette myrtille, ce goût de roche... si si il y a des cons qui ont déjà manger de la roche, j'vous jure!
"Oh ce goût de mûre, de cassis"... de sirop quoi.
Je sais je sais, je ne suis pas là pour parler de vins mais figurez vous que ce sont les mêmes qui n'ont souvent jamais mis les pieds en Asie qui vont vous expliquer que le nem n'a rien à foutre dans un restaurant chinois et qu'un canard laqué cela ne se fait pas comme ci mais plutôt comme ça. Dans chaque ville il connaissent le meilleur resto (dont je n'ai la plupart du temps jamais entendu parler) mais demande toujours des conseils (qui ne sont jamais ô grand jamais suivis), au cas où... Allez une dernière qui va en faire sourire beaucoup:
"Hey, tu veux du champagne, j'ai un petit producteur pas cher que je connais..." oui je sais, c'est le meilleur, il éclate toutes mes merdes à plus de 20€, mais tu sais quoi? et bien je vais te le laisser rien que pour toi, oui oui je suis gentil.
Tout ça pour dire que ce midi j'ai mangé un poulet façon thaï au Tire-Bouchon. Et v'là le patron qui me dit que forcément revenant de Thaïlande, cela allait me changer, niveau épices et tout...
Et bien oui cela m'a changé, y'avait pas de Chang Beer pour me rincer le gosier mais un délicieux Vouvray ramené par l'ami Raoul.
Blague à part, évidemment que ce n'était pas pareil, je n'en suis pas sorti la gueule en feu. Mais est-ce donc faux de donner l’appellation Thaï, Chinoise ou même Japonaise, Marocaine à un plat pour des détails que quelques cons iront relever je le répète, sans même savoir quelles sont les constantes quand il y en a, d'une cuisine "régionale".
Je me rappelle d'ailleurs avoir lu une critique du Tartare Thaï de ce même Tire-Bouchon qui disait à peu prés cela: " ils mettent 3 rondelles de citronnelle et 4 branches de coriandre dans un tartare et lui donne l’appellation Thaï..."
Ma vérité à moi, c'est que l'on peut très bien dire "façon Thaï" aussi bien pour mon poulet du jour que pour le tartare que je connais, bien évidemment.
Et pourquoi?
Je viens de passer 15 jours en Thaïlande, et j'en ai goûté des plats, je peux vous le dire.
Déjà, tout n'arrache pas les papilles, que ce soient nouilles (pad thai) ou riz sautés, ils ne sont presque jamais pimentés, et c'est ainsi pour beaucoup d'autres plats, dont le côté puissant est géré par notre petite personne grâce aux assaisonnements.
Ensuite, pour les plats sautés, il y en a pléthore et beaucoup se contentent d'un coup de sauce de poisson (éventuellement d'huître ou de calamar), de piment et de beaucoup d'herbes fraîches, coriandre et basilic Thaï (très très présents) majoritairement.
Or avez vous déjà cuisiné en finissant par une jetée de coriandre ou de basilic Thaï? Si c'est le cas, vous pourrez convenir qu’instantanément c'est eux qui titillent le plus les papilles. Et bien c'est pareil là-bas.
Par contre, il y a un truc que je n'ai jamais expérimenté, c'est un plat fade. Il y a toujours quelque chose qui empêche cela et qui crée de jolies choses en bouche, sortis des traditionnels sel et poivre d'ici.
Grand souvenir que ces gambas fraîches, marinées rapidement au citron vert et servies crues juste avec un morceau de piment et d'ail à Chumphon.
Franchement cela ne m'aurait pas choqué de manger le tartare du TB, plein de fraîcheurs et bien relevé de coriandre, citronnelle et ciboule à Bangkok, accompagné de mon petit sachet de riz gluant. Ah, il y aurait peut être eu des cacahuètes ou un truc du genre dessus... à voir...