Pau pourrait être l’emblème de la décrépitude du guide Rouge... 1 étoile à Bosdarros, un Bib pour Anaïak et 3 fourchettes pour son grand frère du fin gourmet, bref has been.
Par contre, Les Papilles Insolites, "standing simple", Ze Bistrot "standing simple", rien sur les Pipelettes et pire, l'Amateur de Thé ou Cap E Tot!
Sans me balancer des fleurs, j'pense sérieusement que pour bien manger à Pau, il vaut mieux lire Rod'n'Roll que le guide rouge, quant au bien boire, je ne vous en parle même pas... C'est encore pire.
Vendredi neigeux, vendredi pas des plus heureux... On a beau penser qu'étant donné la proximité de Pau et des Pyrénées, les palois seraient des as de la conduite sur neige, quenini, 5 cm sur les bas-côtés et nada sur les routes sont suffisants pour rester à la maison...
Mais en bon cantalou/picard, le manteau blanc m'excite plus qu'il ne m'apeure, et ne sera jamais un frein à un bon déjeuner des copains.
S'il l'avait été ce midi là, j'en aurais fait moins cas que le soir, où le dîner avait lieu chez David Ducassou à Morlanne...
Mais au déj, c'était Anaïak, le bistrot du Fin Gourmet, promu récemment Bibendum au rouge qui avait été retenu.
Salle sympa, accueil cordial très brasserie "d'avant"et carte comportant bien quelques petits plats tentants...
C'est peut-être ça le problème d'ailleurs, j'aurais dû suivre le copain, le risotto aux chipirons t'es rarement déçu.
C'est assez facile d'excuser un risotto imparfait étant donné la rareté de la précision dans cet exercice, tu n'attends d'ailleurs que rarement l'éclate totale en bouche, un arborio crémeux, une bisque ou autre et un sauté d'encornets font généralement bien l'affaire.
Mais non, motivé par la parfaite tourte de gibier mangée un mois auparavant chez Zébulon à Paname, j'ai foncé tête baissée en faisant fi de toute réflexion!
Et badaboum! Voilà la bête, elle est rabougrie mais je vais lui laisser sa chance, je la contourne et l'attaque au couteau, elle est molle, elle s'affaisse, fait pas la fière, alors je porte l'estocade! C'est l'alalie, elle se répand dans l'assiette...
Ça pourrait être du bœuf bourguignon, mais vu l'intitulé je pencherais pour du sanglier. Il a mijoté le bougre, son jus sert d'accompagnement, et intelligemment il avait été versé sur la tourte... bah oui vous savez bien, l’intérêt d'une tourte c'est de tremper le feuilletage... ah non?
Passons, la photo parle d'elle même...
Pour le plat par contre nous avons foncé en team, tête baissée tels des sangliers sur le plat du jour! Logique, quand sur la première page de ta carte tu mets tes fournisseurs, producteurs et cie, ça interpelle et du coup j'ai voulu voir ce que donnaient les haricots mange-tout de leur "producteur" début février...
Je ne vais pas imposer mon point de vue mais selon moi, étant donné leur texture et leur couleur je pencherais pour du surgelé, heureusement il y avait quelques lamelles de shiitaké, de couche ça va, et pis pour accompagner les 80g de merlu, il fallait bien ça.
Après un délicieux quignon de pain au maïs (ce n'est pas ironique) j'en resterai là, c'est que j'voudrais pas gâcher le final par les trois crêpes suzette faisant le bonheur de l'assemblée...
C'est qu'elle a du succés la suzette! Mais les filles faciles, ça n'a jamais été mon truc!
Voilà ce que ça donne quand tu fais une infidélité aux Papilles Insolites, on m'y reprendra plus c'est juré (évidemment ils étaient complets sinon vous pensez bien...)
Voilà, c'est un poil dur, mais quand je vois ce dont sont capables bien d'autres restaurants, fallait que je déglingue. Je n'ai pas parlé de la carte des vins, j'ai préféré la Badoit. Sinon le pain était bon.
Adishat!
Café Anaïak. 24 avenue Gaston Lacoste . 64000 Pau . 05 59 27 47 71